Friday, 28 September 2012

Pourquoi les eunuques vivaient-ils plus longtemps ?


Eunuque chinois. ©Source : charentelibre.fr

En Corée, les eunuques vivaient en moyenne 19 ans de plus que les hommes non castrés de la même classe sociale –et survivaient même aux membres de la famille royale.

Ces révélations insolites font suite à une étude menée par les chercheurs de l’université de Corée, qui ont analysé pendant plusieurs années les archives et dossiers familiaux de 81 eunuques nés entre 1556 et 1861.

La durée de vie moyenne des hommes castrés ? 70 ans. Les archives témoignent également de trois centenaires, le plus âgé étant décédé à 109 ans.

En comparaison, l’espérance de vie d’un membre de l’aristocratie était de 50 ans environ, et de 45 ans pour un membre de la famille royale. Il n’existe en revanche aucune donnée concernant les femmes.

Selon les chercheurs, ces résultats suggèrent que les hormones mâles, et notamment la testostérone, raccourcieraient la durée de vie. Ceci expliquerait -du moins en partie- pourquoi les femmes vivent plus longtemps que les hommes dans la plupart des régions du monde.

« Il est tout à fait possible qu’une thérapie de réduction de la testostérone puisse rallonger la durée de vie », a déclaré le Dr Kyung-Jin Min à la BBC. « Mais nous devons bien sûr contrebalancer cela avec les risques d’effets indésirables, comme la baisse de la libido. » Renoncer à toute vie sexuelle pour vivre plus longtemps ? Un tribut que la plupart des hommes trouveraient sans doute bien lourd...

Ces révélations apportent cependant des éléments de réponse importants à la question des disparités d'espérance de vie chez les hommes et les femmes. 

« Selon les archives, les eunuques présentaient plusieurs traits caractéristiques des femmes : pas de moustache, des hanches larges, une poitrine développée et une voix aigüe », explique le Dr Cheol-Koo Lee de l’Université de Corée.  

Employés au temps de la dynastie coréenne Chosun pour garder les portes du palais et s’occuper de la nourriture, les eunuques étaient, avec les monarques, les seuls hommes autorisés à passer la nuit au palais impérial.

Wednesday, 26 September 2012

La nourriture bio rend-elle égoïste ?


Marché fermier au Royaume-Uni. ©Source : theecologist.org

C’est la question que s’est posé un éminent professeur de psychologie, le Dr Kendall J. Eskine, enseignant à l’université de Loyola New Orleans.

Son champ de recherche ? La relation entre nourriture et identité morale. En d’autres termes : dans quelle mesure notre alimentation nous définit-elle et influe sur notre comportement ?

Les conclusions de cette dernière étude sont pour le moins cocasses -et assez fascinantes.

Selon les travaux du Dr Esline, il semblerait que les personnes qui mangent bio auraient la critique particulièrement facile et se montreraient moins enclines à aider les autres.

Le professeur et son équipe ont montré à un groupe de participants diverses images d’aliments, allant du brownie hypercalorique aux graines de quinoas organiques issues du commerce équitable, en passant par le hamburger-frites et le poulet de Bresse.

Les sujets ont ensuite été soumis à des questions d’ordre moral, du type : comment qualifieriez-vous cet avocat qui va chercheur ses clients aux urgences médicales afin de les persuader de porter plainte pour leurs blessures ? 

Résultat : les sujets ayant montré une préférence marquée pour les aliments biologiques sont ceux qui ont émis les jugements les plus sévères.

Ce sont aussi ceux qui se sont montrés les plus réticents à travailler bénévolement pour aider des inconnus, n’offrant que 13 minutes de leur temps en moyenne contre 24 minutes chez les personnes ayant montré une préférence pour les brownies industriels et autres hamburgers.

A première vue pourtant, on pourrait imaginer une certaine tendance à l’empathie et à l’altruisme chez les personnes qui préfèrent acheter leurs légumes et leur viande au marché fermier du coin plutôt que chez Carrefour. Les aliments bio ne vont-ils pas de pair avec le bien-être animal, la protection de la nature et le soutien aux petits producteurs ?

Il semblerait qu’en réalité, les consommateurs qui optent pour le biologique auraient tendance à se féliciter eux-mêmes pour leurs choix moraux et environnementaux. En somme, leurs préférences alimentaires les rendraient bien-pensants et moralisateurs.

Un peu comme s’ils avaient déjà rempli leur quota de bonnes actions en achetant bio et équitable, ce qui leur permettait de critiquer autrui sans trop de retenue…